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Pop and Films « The End » : Noel Alejandro réunit Bishop Black et Pierre Emö, au-delà de la vie

« The End » : Noel Alejandro réunit Bishop Black et Pierre Emö, au-delà de la vie

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Avec « The End », le réalisateur Noel Alejandro poursuit le chemin déjà emprunté avec « Call me a ghost », son précédent court-métrage, d’un cinéma gay indépendant et sexuellement explicite chargé en mélancolie. Pierre Emö reprend du service pour l’occasion. Fantôme joyeux et libre dans « Call me a ghost », il est ici un humain tourmenté et au bout du rouleau.

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Pierre Emö incarne Javier, un couturier autodestructeur qui a un sérieux problème avec l’alcool. Broyant du noir seul chez lui, il est submergé par des bribes lui rappelant sa très douloureuse séparation avec son ex, Ivan (Manuel Voss). Hanté dans tous les sens du terme, il cherche à atteindre une forme de lumière et reçoit la visite d’un inconnu, beau, puissant et rassurant (Bishop Black). Cet homme robuste qui le prend dans ses bras et qui va lui offrir un intense moment de plaisir pourrait bien l’amener vers « la fin ».

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C’est sans doute le film le plus triste de son auteur, traitant avec sensibilité de la perte, d’un désespoir profond qui fait lentement glisser vers la mort. Noel Alejandro convoque Eros et Thanatos et s’appuie sur le charme intemporel de Pierre Emö pour un court-métrage qui joue de l’abstraction. Plus le film avance et plus il devient difficile de cerner ce qui appartient au réel ou au fantasme, qui est vivant ou mort.

La faucheuse se matérialise ici à l’écran avec l’arrivée d’un Bishop Black tendre qui en même temps qu’il tombe comme un couperet, amène plaisir et apaisement.

Si une partie du film est dédiée à une scène de sexe explicite, on ne peut pas vraiment parler de pornographie. Noel Alejandro filme simplement, avec l’intensité, l’excitation et la tendresse qui lui sont propres, une étreinte entre garçons sans ne rien cacher. On est plus ici devant une variation arty sur l’autodestruction, la perte et la dépression que devant un film purement masturbatoire.

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Le désir reste tout de même omniprésent avec deux acteurs magnétiques. Pierre Emö, sa belle gueule, son allure unique et son regard à la beauté triste infinie et Bishop Black, parfait contraste avec sa carrure puissante, son assurance, ses mains solides, son corps qui réconforte et transporte.

On rappelle qu’en tant que réalisateur complètement indépendant, Noel Alejandro finance ses films grâce aux recettes de ses précédentes oeuvres. Traçant une oeuvre atypique et charnelle, il mérite qu’on le soutienne. « The End » est disponible ici en VOD avec sa bande-annonce.

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